PRÉSENTATION DU GROUPE
BP :
Les œuvres du collectif BP ont comme point de départ et d'ancrage
une réflexion politique, sociale et écologique sur les
rapports entre l'homme, la nature et la société de consommation… Ici
voilà l’homme face à la machine. L’humain ou
plutôt ce qu’il est devenu (le post-humain) se reflète
dans le miroir de l’huile de vidange: un mannequin teste pour lui
les dangers de sa volonté d’aller toujours plus vite. Casques
et combinaisons de coureurs automobiles sont érigés en
trophée, mais quand l’huile de vidange les recouvre, les
BP laissent planer le doute, sur la valeur des symboles dans un monde
de plus en plus déshumanisé par les notions de compétitivité et
de technicité.
Le travail des BP révèle le corps machine. Nous pourrions
presque sentir une certaine odeur de chairs brûlées… Les
BP nous placent face un "Etat du monde" obsédé par
la quête pétrolifère, une humanité réduite à l'abstraction.
Cyril Jarton a évoqué l'expression "L'Homme des hydrocarbures" dans
la préface du catalogue «BP, Splash», galerie Louis
Carré &Cie, 2000:
"A chaque énergie correspond un type d’humanité spécifique
- l’esclavage, par exemple, désigne des sociétés utilisant
l’énergie du corps humain, de même que l’on utilise
celle des chevaux, par exemple, pour le transport ou l’agriculture. Les
sociétés industrielles ont remplacé ces modes d’exploitation
primaires par le charbon, l’hydroélectricité, le pétrole...
Tout en devenant moins aliénantes, parce qu’elles n’impliquaient
plus directement des forces physiques, ces énergies ont produit des formes
de vie désincarnées, tirant le mouvement et la chaleur de substances
sur lesquelles elles n’exercent plus de contrôle direct. Au milieu
de cet âge des hydrocarbures, BP s’est employé à explorer
les contours du successeur de l’homme de Neandertal, cet homme des vidanges
dont la silhouette émerge péniblement d’un bidon d’huile
noire. Cela donne lieu à de grandes silhouettes sur papier, tracés
de corps réels, cernés à l’huile de vidange. Avec
le temps, l’huile, imprégnant le papier, ces anthropométries
s’embrument d’un halo sombre, comme une tache, qui va, s’étendant.
Ce tracé obscur, autour du corps manquant, préfigure une sorte
de corps sans organes. Après le temps des déplacements à grande
vitesse - ceux de l’ère pétrolière – se profile
déjà l’époque d’une virtualité absolue,
où tous mouvements devenant inutiles, le corps tombera dans un long sommeil,
tandis que les cerveaux, transformés en ondes électriques, vaqueront
sur les réseaux, comme des âmes errantes."
Pour plus d’information sur BP
http://www.bp-officialsite.com
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