Commentaires sur l'oeuvre du groupe BP, pour"La Chair et Dieu"

B P
Groupe fondé en 1984 composé aujourd’hui de
Renaud Layrac et Frédéric Pohl

«L’homme dans notre travail est évoqué à travers ses rapports avec la société industrielle

. Un monde où la foi dans le progrès technologique et dans les échanges commerciaux semble avoir valeur de religion et qui dans sa volonté d’élévation substitue aux flèches des églises ou autres minarets, les torchères des derricks et les tours des multinationales (les récents évènements – les attentats du 11 septembre 2001 à New York - n’ont pas manqué de pointer ces déplacements de valeur et des symboles qui y sont associés).

Dépassé par l’étendue immense des savoirs accumulés qui ne résout cependant nullement son incertitude existentielle, peu à peu désincarné dans un univers mécanisé et rationaliste, l’individu se retrouve donc souvent figuré «en creux» dans nos œuvres imposant l’image de sa présence en négatif.

Ainsi cette colonne transparente exhibant l’enveloppe vide d’une combinaison de motard,

qui progressivement se transforme en une stèle noire où la frénésie de vitesse disparaît sous une lente coulée d’huile de vidange.
On peut noter l’analogie entre cette huile circulant perpétuellement dans nos œuvres avec le flux sanguin véhiculant l’énergie vitale. L’huile de vidange, résidu d’énergie fossile extraite de la terre, terre à laquelle la chair est destinée à retourner.

En négatif encore dans ces empreintes de corps peintes à l’huile de vidange

sur papier et cernée d’une auréole sombre

, sortes de répliques profanes du suaire de Turin, figurant l’absence d’anonymes usagers du monde contemporain.

En négatif toujours avec ces mannequins utilisés pour des "crash-tests" qui méthodiquement reproduisent les accidents de la route, là où la chair vient se mêler inextricablement avec la matière froide de la machine.»

Échos des membres d'ACF : - (pour les commentaires spécifiques, se référer à ceux libellé ACF)

Le corps en tant que symbole de la mécanisation, homme devenant objet, dessin.
Homme renvoyé à une ombre, à une silhouette, maculée de de son médiocre génie inventif.
L'esprit de l'homme réduit à ses pensées immédiates, sans sublimation aucune.

Vision fort sombre de notre humanité que chacun devrait s'efforcer de surmonter.

Sélection du courrier des lecteurs sur cette oeuvre

ACF : .
Sélection n°1

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